Le port de pêche, le cœur battant du Grau du Roi

Le port de pêche du Grau du Roi est le 1er port de pêche au chalut de Méditerranée. Il fut construit en 1971, jusqu’alors les embarcations installées dans le canal cohabitaient avec les nombreux bateaux de plaisance qui ont fait leur apparition dans les années 1960. L’arrivée de grosses unités de pêche et l’essor de la plaisance ont amené la ville à penser la construction d’un bassin de pêche dans l’ancien lit du Vidourle.

Un peu d’histoire

Les premiers habitants se sont installés vers 1830 sur les bords du chenal, autour du “Grau” un passage entre étang et mer, en occitan. Ils étaient pêcheurs, venus pour la plupart d’Italie pour des campagnes de pêche. Au fil des ans, les maisons se construisent de part et d’autre du canal. Le port de pêche fut construit en 1971 et devient le 1er port de pêche au chalut de Méditerranée.

Le pont tournant, métronome du Grau du Roi

Le Grau du Roi s’est construit de part et d’autre des 2 rives du chenal, artère principale qui relie la mer à son port de pêche et plus loin à Aigues Mortes. Le pont tournant rythme la vie de la ville au fil de ses ouvertures et fermetures pour laisser passer les embarcations de loisirs ou de pêche.

À heures fixes ou à la demande, c’est tout un rituel qui fait partie du quotidien. On se presse pour passer « avant » l’ouverture, on attend patiemment, ou en roundinant*, on profite du spectacle, à pied, en voiture, à vélo… cela fait partie du quotidien local et tout le monde y participe avec bonheur.

*roundiner : râles, rouspéter en Occitan.

… Et son histoire

De 1840 à 1901, le passage entre les deux rives se fait par un bac payant. Un premier pont est inauguré, en 1901 après 4 ans de travaux. Les dysfonctionnements et les pannes se succèdent. Une passerelle provisoire est installée mais termine emportée lors d’une tempête. Le bac fait son retour. Et un deuxième pont est construit… et accumule aussi les pannes et paralyse la vie quotidienne. En 1911, il ne reste plus rien du pont qui a cassé. Un troisième pont est inauguré en 1924 (après 4 ans de travaux) mais sera détruit … par les troupes allemandes en 1944. En 1951 le pont que nous empruntons encore aujourd’hui est enfin mis en service. Régulièrement rénové au fil du temps, il a subi un gros lifting sur ses travées cet hiver.

Ils sont 3 « pontiers » à gérer les rotations du pont au quotidien. Depuis leur cabine perchée au-dessus du Vidourle, ils assistent au défilé des bateaux et des passants. Ils actionnent le pont tous les matins vers 3h00, pour laisser passer les 16 chalutiers qui partent en mer et qui rentrent vers 17h00. Pour les plaisanciers, les ouvertures se font tous les jours à 8h00, 10h15, 12h30, 14h00 et 18h30.

Le retour des chaluts

Quand les chaluts sont de retour vers 17h, après plus de 10h passées en mer, le temps s’arrête un peu. De part et d’autre du canal, la circulation s’interrompt, le temps est suspendu… Le pont a tourné ! Alors dans le tumulte de nos vies quotidiennes c’est une pause obligée, tous les regards se posent sur le ballet des chaluts escortés des mouettes et des goélands, une chorégraphie bien rodée que tout le monde admire et respecte.

La suite se passe à la coopérative du port de pêche, où les poissons sont déchargés et vendus à la criée (qui est désormais plutôt silencieuse car tout est informatisé !). Cette coopérative unique en son genre est gérée par les patrons pêcheurs eux mêmes. Plus de 3 000 tonnes de poissons vendues par an et 50 espèces différentes. Prenez le temps, flânez sur les quais ou sur la promenade qui longe le du port de pêche pour observer les vas et vient. Une expérience visuelle, auditive et olfactive riche et 100% Grau du Roi.

Découvrir le cœur du village : 2 rives, 2 ambiances

Côté rive droite on retrouve l’ambiance « villégiature » d’antan. Qu’il est bon de se perdre dans ce quartier où habitaient les « Tonkinois », par opposition aux « Calabrais » qui résidaient de l’autre côté du canal. On flâne dans les petites rues pour admirer les façades des maisons années 30. Tellement charmant.  Adeptes de l’art nouveau, on apprécie la maison du Dauphin et son style 1900 construite par un riche Nîmois.

 

Côté rive gauche, c’est l’esprit village de pêcheurs et des échoppes. Rues commerçantes, place du marché, petites rues piétonnes, c’est vivant, ça bouillonne. On s’y perd volontiers pour dénicher les petites boutiques, respirer l’ambiance locale et sentir la vie du canal. En automne on apprécie le calme retrouvé et les couleurs qui changent.